Le marché du cacao se porte bien...
L'Union Européenne est le 1er importateur de cacao au monde, avec 60% des importations mondiales ! Un marché mondial qui pèse + de 100 milliards de dollars...dont seulement 6 % reviendrait aux producteurs...En 2017, la France est le 7ème pays consommateur de l'Europe, avec près de 7 kg/an/habitant.
...mais a de graves conséquences
La production de cacao aggrave la pauvreté des cultivateurs dans certains pays. 60 % de la production mondiale de cacao est aujourd'hui assurée par la Côte d'Ivoire & le Ghana. Face à des multinationales qui demandent toujours plus et à une pression grandissante, les plantations de cacao illégales se multiplient dans ces pays, où la main d'œuvre est quasi gratuite.
Les cultivateurs ne sont pas suffisamment payés pour leur cacao, puisqu'ils reçoivent à peine le prix à la production. La pauvreté dans laquelle ils sont piégés mène tout droit au travail forcé et illégal des enfants et à l'esclavage moderne.
Des problèmes bien réels et surtout dramatiques
La production du cacao provoque de réels problèmes :
- Pas moins de 20 000 litres d'eau de pluie sont nécessaires pour obtenir 1 kg de fèves de cacao.
- 13 millions d'hectares de forêts ont disparu ces 50 dernières années en Côte d'Ivoire, soit 80 % de la forêt originelle.
- En Côte d'Ivoire, à cause de la déforestation, la population d'éléphants a drastiquement diminué, pour ne compter à ce jour que 300 individus, contre plus de 1000 dans les années 90.
Une main d'oeuvre "peur chère" : les enfants
Face au cours bas du cacao sur le marché, pas question de dépenser de l'argent dans le paiement de la main d'œuvre... En Côte d'Ivoire, place au trafic d'enfants : recrutés de force dans des pays limitrophes comme le Burkina Faso, ce sont eux qui travaillent dans les plantations. C'est la mafia qui fournit cette main d'œuvre, (presque) gratuite, corvéable à merci et qui ne peut pas se rebeller. 2,3 millions d'enfants travaillent dans les 2,5 millions d'exploitations de cacao au Ghana et en Côte d'Ivoire.
Environ 90% de ces enfants (soit plus de 2 millions d'entre eux) travaillent illégalement. Leurs conditions de travail sont très dangereuses : utilisation de grandes machettes, soulèvement de lourdes charges et exposition à des pesticides et des matières chimiques.Les parents sont souvent consentants, sans savoir en réalité où finissent leurs enfants. Ils n'ont pas les moyens de leur rendre visite ou de les appeler et perdent alors le contrôle de la situation.
Mais alors, quels chocolats consommer ?
Il existe plusieurs labels de commerce équitable : Organic Fair Trade Bio Partenaire, Le Symbole des Producteurs Paysans, Fairtrade Max Havelaar, World Fair Trade Organization & Fair For Life. Ces labels assurent transparence et contrôle, puisque les organismes certificateurs sont externes et indépendants.
D'autres labels existent, comme Utz et Rainforest Alliance mais ils n'ont par exemple pas de prix minimum pour les producteurs dans leur cahier des charges... Attention, le label bio ne garantit pas le respect des droits des producteurs.
Naturalia propose des tablettes de chocolat à un prix imbattable et certifiées Faitrade Max Havelaar. Sinon, les marques Tony's Chocolonely, Kaoka, Artisans du Monde, Ethiquable, Alter Eco ou Choba Choba, pour ne citer qu'elles, ont fait du commerce équitable leur combat.
Quelques pistes si le sujet vous intéresse :
- "Envoyé Spécial : Cacao. Les enfants pris au piège", un épisode de 37 minutes qui date de janvier 2019
- Une vidéo d'1:30, publiée sur la chaîne YouTube de Tony's Chocolonely qui titre "Former child slaves witnessing for Teun in 2004" (français & sous-titrée anglais), où d'anciens enfants esclaves témoignent
- "Chocolat amer" : un épisode de la série Rotten de Netlifx, saison 2 épisode 5
Sources :
- agro-media.fr
- Bureau d'Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC)
- Université de Tulane, 2015
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